Le « signet magique », la clé des livres en réalité augmentée

Des scientifiques ont révélé leurs derniers travaux sur un matériel capable de fournir le type d’informations de fond, familier aux ebooks, pour les volumes en papier.

Les « livres à réalité augmentée« , surnommés « a-books » par leurs créateurs, se rapprochent d’une nouvelle technologie plus « user friendly » après un projet de six ans mené par des chercheurs de l’université du Surrey.

Un nouveau type de livres en réalité augmentée

Alors que les lecteurs de livres électroniques ont l’habitude d’accéder à des informations générales et à des fonctionnalités supplémentaires, les a-books permettraient bientôt aux utilisateurs de faire glisser leur doigt sur une ligne d’un livre physique imprimé et de faire apparaître le contenu correspondant sur leur téléphone, leur ordinateur portable ou leur téléviseur intelligent.

Selon Radu Sporea, maître de conférences à l’Institut de technologie avancée de l’université, cette technologie sera probablement utile pour les guides de voyage et les livres éducatifs, mais elle pourrait également être adaptée à la fiction.

Un lecteur pourrait, par exemple, passer son doigt sur le nom d’un personnage pour faire apparaître son histoire sur son téléphone, ou obtenir un rappel de l’intrigue des livres précédents d’une série.

Si ces fonctionnalités sont généralement disponibles pour les livres électroniques, le défi a été de trouver un moyen d’adapter la technologie à un volume physique « sans ruiner l’expérience de lecture d’un livre papier« , a déclaré M. Sporea.

Progresser sur l’expérience utilisateur sans compromis

Il est évident que les livres ont beaucoup d’attrait pour ce que nous pourrions appeler leur « caractère livresque », le fait qu’ils soient sur papier et que vous les manipuliez d’une certaine manière, mais il y a la limitation de ces informations qui sont statiques », a-t-il déclaré. Le défi consistait à intégrer les informations supplémentaires « de manière transparente » sans « interrompre votre expérience de lecture ».

L’équipe de recherche vient de dévoiler sa troisième génération de livre électronique, après avoir expérimenté un certain nombre de techniques, notamment l’utilisation d’encres qui réagissent à la lumière et s’activent lorsque vous tournez une page. Cette méthode s’est avérée non viable en dehors d’un laboratoire car « la protection contre l’oxygène et l’humidité de l’atmosphère n’est pas suffisante« , a déclaré M. Sporea.

La dernière solution consiste à intégrer des panneaux solaires ultrafins entre les deux moitiés d’une même feuille de papier, qui activent les propriétés du livre électronique lorsqu’un « marque-page magique » est posé sur une page. L’équipe travaille maintenant à la mise au point du papier afin qu’il soit moins « lourd et épais« , a déclaré M. Sporea.

Jusqu’à présent, le projet a bénéficié d’un financement public de 900 000 livres sterling et l’équipe espère susciter l’intérêt des entreprises et de l’industrie du livre pour développer et affiner cette technologie.

Un exemple physique de la technologie du livre en action est le Climate Domesday Book, qui sera exposé dans le courant de l’année au Royaume-Uni et en Australie, et qui diffuse sur l’écran le plus proche des vidéos et des sons correspondant aux passages mis en évidence par le lecteur.